• L'Enfant derrière la porteL'Enfant derrière la porteVoici un témoignage pour tous les jeunes qui ont eu à souffrir de leurs parents d'une façon ou d'une autre, y compris par abandon ou placement à la DDASS. Ce qui est saisissant, c'est le contraste entre la violence subie par cet enfant et la paix qu'il manifeste dans ce récit.

    Une fois de plus je vous propose un récit poignant. L'Enfant derrière la porte est le cri de David, qui fut séquestré par sa mère durant 8 ans dans un placard. Un matin, elle est partie travailler en oubliant de fermer le réduit et David s'est enfui en sautant par la fenêtre. C'était en août 1982, la France effarée découvrait ainsi son histoire. Il fut le premier enfant séquestré dont l'affaire était médiatisée.

    Dix ans plus tard, David relatait son parcours à Evangéline de Schonen, collaboratrice du thérapeute Tony Lainé qui suivit David pendant 10 ans. Tony Lainé rédigea la préface de l'ouvrage et le présenta à l'éditeur Grasset. Le livre bouleversa la France entière et fut vendu à cent mille exemplaires à l'époque, en 1995. David partage ses droits d'auteur avec Evangéline de Schonen, le scribe du récit.

    L'Enfant derrière la porte Le témoignage est dur. Les sévices que lui inflige sa mère sont d'une exceptionnelle cruauté. La violence inouïe de certains passages contraste avec le ton employé et les mots choisis, humbles et pleins de sagesse. Au terme du récit on découvre que David n'en veut pas à sa mère, ne garde pas rancune de l'horreur traversée et des séquelles qu'il gardera à vie. Il veut juste que sa mère sorte de prison pour lui donner ce qu'il espère encore d'elle : les mots d'une mère, les gestes d'une mère, mais cela ne viendra pas. Jusqu'à la fin, souffrant d'un dédoublement de personnalité, elle cachera à David la vérité sur sa filiation, c'est-à-dire l'identité de son père, et ne consentira jamais à lui offrir la vie de famille ordinaire dont il a toujours rêvé. Je passe sur d'autres révélations que recèle ce livre afin L'Enfant derrière la portede ne pas entamer le plaisir du lecteur.

    Ce récit m'a beaucoup émue. Lorsque je l'ai lu j'étais encore assez jeune. Il fait partie de ces ouvrages qu'on n'oublie plus jamais. Quand la mère ne remplit pas son rôle de protectrice et que le père est inexistant, la solitude de l'enfant est immense, insoutenable. 

    (Sur la photo ci-dessus, David, le teint pâle (à droite) reçoit le prix "Vérité", au Canet).

    David s'est reconstruit et sa résilience est citée en exemple par certains. Il a fait sa vie et est père d'un enfant. Aux dires de Boris Cyrulnik, célèbre thérapeute, dans un article paru en 2013 dans l'Express, David formerait avec sa femme un couple uni d'exception.

     


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  • Lire, c'est grandir et s'enrichirHier, l'une de mes connaissances m'a dit "c'est bien connu, on n'apprend jamais rien dans les livres !" Cette phrase était autrefois prononcée par les ouvriers et les paysans, rompus au travail manuel, à l'encontre des intellectuels qu'ils estimaient peu habiles de leurs dix doigts. Lire, c'est grandir et s'enrichir

    Il faut de la théorie pour une certaine pratique. Le livre est un merveilleux moyen d'enseignement. Il permet de transmettre, même sans outils, même sans espace. Lire, c'est apprendre. Car derrière chaque livre, il y a une personne qui parle, qui explique.

     Lire, c'est entrer dans l'univers d'un autre, cheminer avec lui,  l'accompagner pour un voyage dont on sortira différent si le livre est bon, indifférent si le livre n'a pas rempli sa mission. Lire, c'est grandir et s'enrichirDans ce blog, je ne vous parle que des meilleurs, des histoires absolument vraies.
    Lire, c'est grandir et s'enrichir

    Écrire un livre prend du temps, une considérable énergie. Il en faut autant à l'écrivain moyen pour être édité. Ce patient travail mérite le respect. Pourtant, tout n'est pas bon à lire. Je suis heureuse de tenir ce blog pour vous qui cherchez. Ces ouvrages m'ont beaucoup apporté, il est temps pour moi de transmettre. Bienvenue à vous, chercheur, chercheuse de lumière.


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  •  Le Chinois - Un grand flic de Marseille raconteJe conseille ce livre à tous ceux qui sont en quête d'identité, d'un idéal, ou de valeurs. Pour les personnes qui se reconstruisent après une épreuve, à lire pendant toute résilience, un récit qui vous remet les idées bien en place.

    Voilà une autobiographie qui mérite 20/20. Tout d'abord le récit, peu banal. On découvre l'homme, N'Guyen van Loc, son enfance dans les quartiers chauds de Marseille où malgré son ascendance vietnamienne, il est surnommé très tôt Le Chinois. La rue ne le pervertit pas et il va mettre sa force au service du droit. Le Chinois - Un grand flic de Marseille raconte

    C'est le récit d'une aventure passionnante, de souvenirs explosifs qui ont dérangé bien du monde... Son témoignage relate les événements survenus dans les années 70 et 80 ; il y cite nombre de célébrités de tous les milieux !

    J'ai infiniment aimé cette lecture. Dès le départ, on pénètre dans l'intimité de cet homme  pudique et émouvant, à la fois fort et fragile. On découvre un chevalier, un seigneur de la guerre qui accepte la tutelle de l'administration pour s'accomplir. Il y parviendra avant que la maladie ne l'emporte, en 2008.

    Il a fondé le GIPN où il réglait des affaires à haut risque, libérant des otages. C'est un récit à la fois fort par les scènes qu'il décrit, et posé par le recul de l'auteur sur les événements. Un récit puissant qui se lit vite, car on est entraîné par l'action et le suspense.

    J'ai fini ce livre en me demandant s'il existait encore des hommes de cette trempe dans notre pays anesthésié, à la fois hommes d'action et de valeur. Pour ce récit, l'auteur a fait appel à un écrivain-journaliste, Jean-Max Tixier, qui a réalisé l'écriture du témoignage à une époque où les biographes n'existaient pas encore. L'écriture du livre a été bien réalisée, et l'éditeur PRESSES DE LA CITE ne s'y est pas trompé. J'ai adoré.

    A noter qu'à la suite du succès de ce premier livre, d'autres ont suivi, notre "Chinois" a même tourné quelques épisodes d'une série télévisée qui lui était dédiée, avant que la maladie ne l'emporte ! 


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  • Au Nom de Tous les MiensC'est un livre qui vous relèvera, vous remplira d'une force nouvelle, à lire au creux de la vague comme au sommet.

    Il est des livres qui marquent plus que d'autres. Au Nom de Tous les Miens en fait partie, il transforme le regard et pénètre la mémoire à jamais. Encore faut-il supporter la puissance de cette lecture. Martin a tout vu, tout vécu, tout supporté. Il s'est accroché à la vie comme parfois on tient par un fil, et il a survécu.

     Enfant de Varsovie quand éclate la guerre, Martin découvre le Ghetto et  y survit de marché noir jusqu'au moment où sa famille est déportée à Treblinka. Il s'enfuit mais perd toute sa famille. La guerre finie, il vit aux USA, y fait fortune, se marie. Il s'installe dans le Sud de la France avec sa jeune épouse et ses 4 enfants. Mais un violent et énorme incendie va tout ravager. De nouveau, les siens périront.

     Au Nom de Tous les MiensL'écriture de ce livre, confiée par Martin à l'écrivain Max Gallo a répondu aux attentes exigeantes de l'éditeur Robert Laffont en 1971. Max Gallo commence sa préface par une citation biblique du Livre de Job : "Et Yahvé dit à Satan: "Le voici à ta discrétion ! Sauvegarde seulement sa vie !" Alors Satan sortit de devant Yahvé et il frappa Job..."

     Quant à Martin, son récit commence par "Je suis vivant. Souvent, ce n'est pas facile."

     Que l'on aime ou pas les livres de Max Gallo importe peu ici. Seuls les mots de Martin comptent. Seul compte son récit. Au milieu de l'enfer, Martin tient un discours d'espérance et de liberté. Il n'a jamais douté. On sort de cette lecture fortifié, revigoré.

    A savoir : A la demande de l'éditeur, Max Gallo a romancé la partie du livre qui se passe à Treblinka, parait-il. Dommage. Mais cela ne change rien à la puissance de ce récit.

     


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  • MARS, de Fritz ZörnCette lecture aidera les personnes qui ont grandi surprotégées ou dans le mensonge. Je le conseille aussi aux parents qui s'imaginent bien faire en offrant à leur enfant une vie "aseptisée", loin du monde réel.

    Quel incroyable récit ! L'auteur commence ainsi son livre : "Je suis jeune et riche et cultivé ; et je suis malheureux, névrosé et seul..."  Tout comme Marie Cardinal présentée dans ce blog, ce jeune homme va suivre une psychanalyse pour tenter de se sortir d'une enfance de mensonge, de faux-semblants.

    Dans ce livre, j'ai pour la première fois découvert qu'il pouvait y avoir une explication astrologique à de très mauvaises relations parents-enfants.

    Fritz Zörn est un pseudo, Zörn signifie colère en allemand. Il écrit : "Telle est ma vie. J'ai grandi dans le meilleur, le plus sain, le plus harmonieux, le plus stérile et le plus faux de tous les mondes ; aujourd'hui je me trouve devant un tas de débris." Dans cet ouvrage aussi il n'y a pas de langue de bois.  

    Cet auteur est décédé à l'âge de 32 ans d'un cancer de la lymphe, maladie qu'il attribue à son enfance. Il a appris la veille de sa mort que l'éditeur acceptait son manuscrit.

    MARS, de Fritz Zörn  J'ai aimé ce livre car on suit l'évolution de l'auteur pendant son enfance et son adolescence. On découvre ses surprenants parents et toute l'atmosphère qui a entouré cette enfance très particulière. L'auteur s'y décrit en décalage complet avec sa famille, un décalage qu'il a mis du temps à découvrir et cerner mais dont il a toujours souffert. Dans son cas, il lui fut effectivement "fatal d'être l'enfant de sa famille". 

     Ce livre est très bien écrit dans un langage simple. On y découvre aussi l'effroyable maladie qui va le surprendre et finalement le faucher en pleine jeunesse, ce qui m'a laissée un peu triste car au fil des pages, on s'attache à l'auteur. Il a fait des découvertes en thérapie, a compris beaucoup de choses de son parcours. S'il a eu la joie d'apprendre, la veille de sa mort, qu'il était édité, il n'a pas eu le temps d'en profiter. Merci, Fritz Zörn de nous avoir laissé un si vibrant plaidoyer pour la vérité.


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