Photo de Laurencine Lot                      

Lisez et dites-moi ce que vous en pensez :

Étonnamment monotone et lasse

Est ton âme en mon automne, hélas !

On se veut

On s'enlace

 On se lasse

On s'en veut

Je t'enlacerai

Tu t'en lasseras

Là les pères vont en mer

Là les mères vont en paire.

Louise de Vilmorin

C'est une poésie de Louise de Vilmorin (1902-1969). Une grande poétesse Française à découvrir. Ne trouvez-vous pas que ce texte n'a pas pris une ride ? Il est intemporel.

Louise de Vilmorin à Verrières, dans son bureau... par sylvainsyl

Pour tous ceux qui, dans la grisaille de leur quotidien, ont soif de vacances, de voyages, d'aventure, d'embruns, le dépaysement est au rendez-vous dans ce récit autobiographique d'une enfance atypique. Jugez plutôt :

Henry de Monfreid fut un célèbre pirate des années 1930, doublé d'un écrivain de talent. Mais le livre que je vous propose est écrit par sa fille aînée, Gisèle.

Celle-ci relate son enfance à Obock (au nord de Djibouti), les conditions d'existence loin du confort de la civilisation, l'absence de son père, un pirate qui écume les mers du Sud et fait de la contrebande pendant que sa famille l'attend sous un climat torride.

Un jour, Henry décide d'éduquer Gisèle à l'obéissance et l'embarque comme mousse à bord de son bateau. Elle découvrira les dangers de la navigation, le charme des escales et la terreur de la contrebande. Alors qu'elle est victime d'une crise de paludisme, le bateau est pris dans une violente tempête...

J'ai aimé ce livre parce qu'il m'a fait découvrir l'Afrique et la mer, avec leurs dangers, leurs pièges et leur beauté. J'ai aimé le regard que Gisèle porte sur son père dont on devine qu'il ne fut pas un homme facile.

Nul doute qu'elle a hérité de lui le don de l'écriture : c'est un livre très bien écrit et qu'on dévore.

Mes secrets de la Mer Rouge, de Gisèle de Monfreid, Éditions France Empire, 1981. Réédité chez l'École des loisirs depuis 1990, collection Médium Poche.

Comment faire quand on a chez soi quelques livres qu'on ne lit plus et qu'on aimerait en acheter d'autres alors qu'on n'a pas assez de sous ? Voici une honnête solution, il suffit de :

 1) s'inscrire sur le site internet de Priceminister

2) puis d'y mettre ses vieux livres en vente

3) et enfin avec la cagnotte ainsi constituée sur leur site, d'acheter au même endroit, sans bourse délier, les livres qui nous intéressent. Le choix est immense.

Pour enregistrer, il suffit de flasher le code-barre du livre, ou sinon, taper le numéro d'ISBN (c'est le numéro du code-barre). Moi qui ai souvent du mal avec internet, j'y arrive.

C'est un bon plan pour les petits budgets... J'achète sur le site de nombreux ouvrages. Quand je les ai lus, je les remets en vente et ainsi, j'en achète d'autres sans dépenser d'argent...

Pour se changer les idées, je dirais même pour se "vider la tête" de ce qui nous la pourrit, je vous propose une BD (autobiographique) très drôle. Elle est pour ceux qui rêvent d'évasion, et aussi ceux qui souhaitent un enfant, ou qui n'en veulent pas, ou qui hésitent.

Découverte il y a 3 ans en vacances, je l'ai lue et ensuite, chaque membre de mon foyer l'a dévorée en riant ! Puis nous en avons parlé et ri tous ensemble. 

J'avais acheté le volume qui, dans un format "à l'italienne" (c'est-à-dire dans le sens de la largeur) réunit les trois premiers tomes de 'Retour à la Terre'. Sans révéler le fond de l'histoire, disons que notre héros décide un jour de quitter sa banlieue pour aller vivre à la campagne. Dans le même temps, il apprend qu'il va être papa alors qu'il ne se sent pas prêt !

 J'ai aimé ce livre parce que notre homme s'interroge sur les imprévus de la vie et aussi sur un rêve qu'il vient de faire. Il finira par en découvrir le sens symbolique et l'interprétation de ce rêve l'aidera à accepter la paternité.

Il est rare que des hommes s'intéressent à leurs rêves, domaine où les femmes sont généralement plus attentives. Il est absolument vrai que les rêves nous enseignent, pour peu qu'on en comprenne les symboles. Et justement, la soudaine compréhension d'un de ces symboles va revêtir pour le futur père une grande importance. Pour vous conserver tout le plaisir de cette découverte, je n'en dirai pas plus.

Le Retour à la Terre, de Manu Larcenet et Jean-Yves Ferri, les 3 premiers tomes (T1 : La vraie vie, T2 : Les projets, T3 Le vaste monde), ou l'album qui les réunit, Editions Dargaud, le tout paru entre 2003 et 2006. Depuis, d'autres tomes ont suivi.

Qui suis-je ? Une femme simple, amoureuse des mots, une écrivaine comme disent les Canadiens. Je vis de ma plume en corrigeant celle des autres. Après l'épreuve d'une enfance vécue auprès d'une mère "malade" et violente, se (re)construire et trouver un équilibre a pris du temps. C'est pourquoi à l'âge d'être grand-mère, je suis encore une maman. Comment à 25 ou 35 ans aurais-je donné la vie alors que je ne voulais pas vivre ? Les mots m'ont sauvée. Ceux des autres, surtout.

J'ai toujours aimé lire, mais n'ai pu accéder à la littérature qu'à ma majorité. Ma mère ne lisait pas et il n'y avait pas de livre chez nous. Aussi ces compagnons de ma reconstruction font partie de ma vie de tous les jours. De plus je suis entourée d'écrivains de tous âges, de tout bord : des ados, des étudiants, des mères de famille qui s'ennuient à la maison, un gardien de musée qui s'ennuie au travail, toutes sortes de plumitifs de niveaux différents et bien sûr quelques écrivains professionnels édités.

Les humains sont formés de mots comme ils sont formés de chair, et les paroles sont une force et un pouvoir. C'est de l'abondance du cœur que la bouche parle, aussi quand le cœur n'y est pas, les mots peuvent détruire car ils ont ce pouvoir sur l'Homme.

Aujourd'hui, nous voyons nos librairies noyées d'une littérature qui prône la violence et la perversion. Cette pollution qui gangrène tout n'épargne pas les livres. Comment cette génération peut-elle s'y retrouver ? Aussi dans ma petite vie tranquille d'une paix chèrement acquise, je donne toute la place aux récits de vérité qui défendent les valeurs qui font de nous des êtres libres et debout.

Lena CHAPEL