Pour les femmes ayant eu une relation mère-fille conflictuelle, c'est un livre référence édifiant, incontournable. Il met les mots sur les maux qui frappent parfois certains au sortir de l'enfance et convaincra les lecteurs qui s'interrogent sur l'efficacité des psychothérapies.

 Au sortir de son enfance, Marie Cardinal est l'ombre d'elle-même. Goût à rien. Mariée, des enfants, elle s'enferme. Enfance auprès d'une mère qui ne lui donne pas d'affection, dans un milieu bourgeois étriqué et froid, un père absent, mort trop tôt. "Je n'avais jamais compté avec lui et maintenant, je devais compter sans lui." Elle souffre de symptômes invalidants (terreurs, repli, hémorragies, cauchemars) et peut passer des heures accroupie dans un coin de sa salle de bains. Pour s'en sortir elle entame une psychanalyse.

Ce livre relate le parcours de cette femme dans ses souvenirs jusqu'à la découverte finale, la mise en lumière de la cause de toute sa souffrance, et enfin sa libération.

Dans ce récit écrit avec infiniment de talent et de sensibilité, Marie Cardinal nous livre un secret de famille, un secret dont sa mère est la détentrice. J'ai beaucoup aimé ce texte à la fois précis et détaillé et qui pourtant ne dit rien de superflu. Marie Cardinal dit les choses sans détour, crument même par moments, mais chaque mot est important, essentiel.  On vit et vibre avec l'auteur pendant tout le récit.

Avant que ce livre ne paraisse, les dommages d'une enfance malheureuse sur le psychisme n'avaient jamais été aussi clairement relatés et établis.

Publié en 1975 par les Éditions Grasset & Fasquelle, ce livre obtenait en 1976 le Prix Littré.

Eh voilà ! C'est le premier post de ce blog et le début d'une belle aventure. Ici je vous partage désormais des histoires vraies, des récits toujours captivants, de ceux qui marquent parce qu'ils sont authentiques.

Ces récits-vérité sont de nature à vous aider dans votre résilience ou (re)construction personnelle. On appelle cela des autobiographies. Certains témoignages ont été écrits par ceux qui ont vécu les faits, d'autres par des professionnels de l'écrit chargés de leur rédaction.

C'est ainsi que l'écrivain Max Gallo écrivit l'autobiographie de Martin Gray : "Au Nom de Tous les Miens", et que le journaliste Jean-Max Tixier écrivit l'autobiographie de Georges N'Guyen van Loc : "Le Chinois", deux livres présentés dans ce blog.

J'ajoute que tous les écrivains-biographes d'aujourd'hui n'ont pas nécessairement les connaissances indispensables pour rédiger une biographie de qualité. Seuls ceux issus de l'édition ou du journalisme disposent des clés qui confèrent aux ouvrages la perfection attendue des éditeurs et des lecteurs.

A l'heure où dans notre monde les repères fiables s'estompent, faisons ensemble escale dans l'univers rigoureusement authentique des récits autobiographiques hors norme.